A travers mes yeux...

A travers mes yeux...

Toute la magie de l'Amazonie suite

 

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Los lobos

 

Lorsqu'on part dans la nature à la rencontre des animaux on ne sait jamais ce que l'on va pouvoir voir. C'est la nature qui décide et elle est imprévisible. Avec un peu de chance et de patience, j'ai pu observer ce loup de rivière durant trente minutes ce matin. Alberto l'a vu de loin. Il arrête de ramer et nous nous approchons sans un bruit. Le lobo (en espagnol) nous repère tout de suite, il nous regarde et commence à jouer à cache-cache avec nous. Il y a un arbre mort à cet endroit, alors il plonge entre les branches et ressort à chaque fois à un endroit différent. Tout en nous regardant, il attend qu'on le trouve du regard et disparaît à nouveau. Après, il sort de l'eau va se rouler dans la terre et fait sa petite toilette. En partant, Alberto a l'air autant émerveillé que moi, il me dit le regard pétillant et le sourire aux lèvres qu'il n'avait encore jamais pu voir ça avant. Les lobos se déplacent d'habitude en groupe et nous pouvons les voir peu de temps. Ils sortent leurs têtes les uns après les autres de l'eau tout en poussant des grognements. Ils ont un air un peu idiot et me font rire. En 6 jours, j'en aurais vu 5 jours sur 6, alors que certains groupes n'en auront jamais vu. Merci dame nature de m'avoir offert cette chance.

 

 

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Découverte de la jungle

 

Nous arrivons à notre deuxième campement un peu avant 14:00, les touristes et la douche ont disparu. Alberto me dit que cet après-midi c'est repos. J'ai de la peine pour lui quand je le vois ramer, je vois qu'il sue et moi je culpabilise d'être assise derrière à ne rien faire. J'essaie de l'aider mais c'est vraiment dur. Il rame environ 5 à 6h00 par jour et en plus il me fait à manger. Je comprends qu'il ait besoin de se reposer. Je lui demande si je peux aller me balader dans la jungle, il m'assure que je ne risque rien alors j'y vais. Mais une fois toute seule dans cette environnement qui  n'est pas le mien je perds toute confiance en moi, je préfère faire demi-tour. Je m'installe avec un livre et je me sens tout de suite mieux.

 

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Je vois Alberto arriver vers moi avec ces bottes de pluie et sa machette me dire:

      -Vamos!

      -Et on va où (les yeux rivés sur sa machette)?

      -Marcher.

      - Heu non, non ça va merci. J'y suis déjà allé (à peine 5 min.).

      - Allez, on y va!

 

Je me retrouve seul au milieu de la jungle avec mon guide et sa machette. Autant vous dire que mon imagination s'en donne à cœur joie. Et là, je revois les images du dernier épisode de Dexter où il découpait ses victimes avec son couteau bien aiguisé. Mais qu'est-ce que je fais là! Ok, là je flippe carrément, je suis sûre que je vais finir découpée en morceaux dans la jungle...

 

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Après 45 minutes de marche et de parano, nous arrivons sous un arbre où une colonie de singes sautent de branches en branches. Et là, je me sens vraiment ridicule avec ma parano à deux balles... Alberto est certes pas très bavard et réservé, mais c'est un bon gars, ça se voit dans son sourire et ses yeux pleins de malice. Conclusion, il va vraiment falloir que je me débarrasse de mes peurs et que j'arrête de regarder des séries^^

 

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 Sortie nocturnes

 

Aujoud'hui nous sommes arrivés au troisième campement, celui-ci reprèsente une simple cahutte sur piloti. L'endroit est ouvert et nous dormirons sur un petit matelas avec moustiquaire en plein aire. Mais avant ça, Alberto m'avait prévenue qu'on sortirait voir les crocos de nuit. Je me prépare et m'apprête à le rejoindre quand je le surprends au loin avec ma frontale complétement nu sur le bateau entrain de se verser un sceau d'eau sur la tête. Oups! Désolée Alberto... Une fois prêt il m'appel pour que je le rejoigne. Il est entrain d'éclairer un serpent et il me demande si je veux le tuer.

-Non, je ne veux surtout pas lui faire de mal.

-Ah, mais on va être obligé car il est très, très dangereux et il est trop proche de notre campement.

Alberto lui lance des cailloux jusqu'à ce qu'il s'éloigne et nous montons dans le canoë.

 

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Il fait nuit noir, nos deux lampes frontales nous permettent de distinguer ce qui nous entourrent. Tout est calme, j'entends les criquets, les grenouilles et quelques oiseaux nocturnes. A peine parti, il tourne pour entrer dans un plus petit cours d'eau et je vois une dizaine de pairs d'yeux jaunes et scintillants rivés sur nous à moins de deux mètres. C'était déjà quoi ma nouvelle résolution? En finir avec mes peurs? Ouais, ben ça sera pour demain. Avec notre pirogue à la hauteur de l'eau, le croco il en fait qu'une bouchée à mon avis. Du coup j'insiste au près d'Alberto pour que l'on fasse demi-tour. Bien entendu il est mort de rire. J'ai piqué la photo du bébé crocodile à Eithna une Irlandaise rencontrée dans la réserve.

 

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Alberto me prévient que le lendemain on part à 4:00 du matin. Mais c'est à 2:45, au milieu de la nuit que je l'entends me réveiller. Et nous voilà reparti en pleine nuit. Heureusement les crocos ne sont plus là. Malgré la beauté du paysage, il me faudra un moment pour me détendre. Alberto éclair le passage avec sa lampe torche en regardant de droite à gauche en continu. Les arbres morts au milieu de l'eau sont nombreux et nous devons les éviter ou passer dessous les branches. Les chauves souris sont là pour nous accompagner dans ce décor lugubre.

 

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Nous nous arrêtons pour dîner et pour la première fois en deux mois, le fait d'être seule me pèse. Depuis le début de mon voyage je ne m'étais pas retrouvée seule aussi longtemps. Je suis avec Alberto mais il n'est vraiment pas très bavard. C'est mon quatrième jour et je n'ai vu personne d'autres à part lui depuis notre première nuit à Gloria. Alors quand Alberto me montre du doigt un notre canoë et me dit touriste, j'ai presque envie de sauter de joie. C'est bien la première fois que je réagis comme ça en voyant des touristes. Ce soir là, je serais au campement avec  une Irlandaise, un français et deux Suisses. Waou ça fait du bien de pouvoir parler et échanger sur ce qu'on vit dans la jungle, comme aller faire pipi au milieu de la nuit ou les milliers de piqûres de moustiques...

 

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Alberto a compris que j'étais contente de voir du monde, du coup on a passé la dernière soirée et le dernier jour ensemble. Ces 6 jours en Amazonie resteront gravés dans ma mémoire. Il n'y a pas de mots pour décrire la puissance de l'énergie qui se dégage de la réserve. Pendant ces 6 jours, je me suis retrouvée plus proche de la nature que je ne l'avais jamais été, j'ai appris à écouter et à reconnaître les différents bruits d'animaux et à dépasser certaines peurs (pas toutes), je me suis retrouvée face à moi même et j'ai appris à me connaître dans d'autres conditions. Je me suis rendue compte que oui c'est important d'avoir des moments seul pour se retrouver avec soi-même mais que sans personne on est rien et quel est le sens de vivre toutes ces choses si on ne peut pas les partage? C'est aussi ça le voyage partir à la découverte de soi...



11/10/2015
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