A travers mes yeux...

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Journal de bord


Six mois déjà, le bilan

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Aujourd’hui, 22 janvier 2016, je suis dans mon bus direction Bangkok. Un long voyage de 24 :00 m’attend. Alors oui j’aurais pu couper le trajet en deux et profiter de visiter Vientiane entre deux, mais là j’ai une chance de voir ma sœur et mon beau-frère une dernière fois dans la capitale Thaïlandaise, du coup la question ne se pose même pas ;).

En attendant que mon bus démarre, je prends le temps de vous écrire pour ce jour spécial, aujourd’hui je fête mes six mois de voyages, d’aventures, de rencontres et de partage. Mais ce n’est pas tout, c’est aussi l’anniversaire d’un grand homme aujourd’hui, mon papa, alors même si je ne peux pas être auprès de lui ou le contacter, une partie de mes pensées et de mon cœur sont avec lui pour célébrer son 51 ème anniversaire. Bonne fête mon papa chéri.

Le bus s’est mis en marche pour un début de 5 heures de routes sinueuses, malgré le fait que ce soit un vip bus les sièges sont petits, agrémentés d’une odeur d’urine mais je ne vais pas me plaindre, derrière moi une femme et son fils vomiront durant ces 5 premières heures de trajet. J’ai mal au cœur pour eux et aimerais pouvoir les aider mais entre les bruits et les odeurs je sens la nausée qui me guette… Alors je laisse mon esprit vagabonder dans le temps, ce qui me donne l’occasion de repenser à ces 6 derniers mois.

 

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C’est sûre je me sens bien loin de cette petite fille que j’ai laissée en Suisse à l’aéroport, cette petite fille pleine de larmes, de peurs et de doutes. Maintenant l’inconnu est devenu mon quotidien, je sais rarement ou je me rends le lendemain ni ce que je vais y faire. La vie seule me souffle le chemin et guide mes pas, j’ai découvert une nouvelle forme de liberté, liberté de l’esprit, liberté de la vie. Fini les questions et les si qui m’empêchaient de dormir. Je ne sais plus anticiper ou organiser l’avenir, mais seulement savourer le moment présent. Et qu’est-ce que c’est beau de se retrouver intensément dans ce qu’on vit. Et même si parfois certains moments sont moins gais cela ne m’en rend pas plus inquiète et je repense à ma collègue Evelyne qui dit toujours, ça va passer. Et c’est bête mais cette petite phrase tellement simple m’enlève toutes mes craintes et mes maux. Elle a tellement raison c’est sûre que ça va passer ce n’est qu’un moment à vivre, pourquoi en faire toute une histoire. Maintenant je ne vois plus de problèmes mais que des solutions.

Evelyne aura été la première à me montrer le début du chemin à suivre en m’emmenant pour la première étape de mon tour du monde au Sénégal. Pas plus intense comme pays pour débuter mon voyage. Pays de la joie de vivre, des galères quotidiennes qui nous apprennent à rire de tout. Ce pays nous a accueilli les bras ouvert et nous aura mené tout droit sur des montagnes russes hautes en couleurs. Dans des conditions pareilles, le cœur à vif, la solidarité prime, on se rapproche et les barrières disparaissent ce qui rend les séparations difficiles. Mais tous ces beaux moments vivent encore dans ma mémoire.

 

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J’étais donc prête pour me retrouver seule au Pérou. Première fois de ma vie que je voyage seule, alors qu’en Suisse je me sentais incapable d’entrer seule dans un café ou d’adresser la parole à un inconnu il y a de ça pas si longtemps, je m’étonne moi-même de voir à quel point de voyager seul me comble. En fait j’adore ça, je rencontre des personnes extraordinaires et j’ai surtout appris à dire oui. Oui à la vie ! Avant je passais mon temps à dire non ou trouver des excuses, ou à repousser à une autre fois. Fini ce temps-là, je suis ici pour expérimenter alors j’y vais pleinement. Je pars mon premier jour avec un équatorien croisé à mon hostel pour visiter Cusco, il m’apprend l’espagnol puis le soir nous sortons souper. J’aperçois une jeune fille à une table toute seule alors je l’invite à notre table. Suite à ça une belle amitié en sera née. Je me rends aux cours de salsa proposé dans les boites seule et parle naturellement à ceux que je croise. Je pars en trek de 5 jours et monte jusqu’à 4600 mètres, j’arpente l’Amazonie en pirogue…

 

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Tant de souvenirs et tant de choses que je me sentais incapable de faire. Alors ce que j’en retire après 6 mois de voyage. Rien n’est impossible ! Les rêves sont fait pour être réaliser ! Et nous avons tous les ressources nécessaires à l’intérieure de nous pour nous dépasser quotidiennement, il suffit juste de se lancer ;) Les peurs sont créés par notre imagination et ne reflètent pas la réalité, elles sont là pour être abandonnée…

 

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Et aujourd’hui toutes mes barrières sont tombées, tous mes rêves me semblent à portée de mains, alors mon esprit s’en donne à cœur joie, je m’imagine devenir photographe ou faire des reportage vidéo avec des communautés reculées ou même vivre dans une cabane dans la jungle pour me réveiller aux milieux des fleurs et des chants d’oiseaux…

Je ne connais ni mon avenir ni ce que me réserve la vie mais je sais que je suis prête à l’accueillir les bras grand ouvert. Je sais que le monde est beau, j’ai confiance en la vie et l’être humain.

 

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Merci à toutes ces personnes rencontrées, ces personnes qui m’ont fait découvrir leur pays leur façon de vivre, se sont confiées à moi, m’ont fait rire ou pleurer de joie, ont bouleversé ma vie alors qu’on s’est croisé que quelques minutes. Merci à vous. Les rencontres sont les richesses du voyage…

Merci à vous de me lire et de me soutenir…

 

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25/01/2016
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Le départ...

Ce voyage j'en ai rêvé pendant des années. Depuis petite j'ai eu la possibilité de suivre les aventures de mes oncles et tantes à travers leurs différents périples. Ils m'ont certainement implanté cette petite graine qui vous rend addict aux voyages, celle qui grandit et s'enracine au plus profond de vous-mêmes. Pour moi partir à toujours été une évidence, je savais que je le ferais un jour. Mais quand... La grande question. Entre les édutes et les amours pas toujours facile de se lancer, surtout lorsque votre moitié n'aspire pas aux mêmes choses. Et puis un beau jour, mes études finies, pas l'ombre d'une amourette en vue, c'est peut-être le moment de se lancer. Mais toute seule? Dans mon imagination, il y avait toujours un beau brun ténébreux pour porter mon sac, me protéger, et m'emmener admirer les couchers de soleil sur une plage de sable blanc... A ce moment là, j'avais deux choix qui s'offraient à moi. Attendre désespérément le prince charmant en espérant qu'il me suive au bout du monde ou prendre ma vie en mains, affronter mes peurs et réaliser mes rêves. Et qui sait peut-être qu'il m'y attend déjà sur cette plage de sable blanc...

Une année et demi après avoir pris ma décision de partir seule, une année et demi d'économies et de préparation je me retrouve là, prête au départ avec mon énorme sac à dos beaucoup trop lourd pour moi, le coeur serré et la gorge nouée... Je me suis préparée a une quantité de choses qui pourraient m'arriver durant ce voyage, mais je ne m suis pas préparée à dire au revoir aux gens que j'aime. Et là, au moment de passer le contrôle de sécurité, je réalise que je ne vais pas voir toutes ces personnes que j'aime tant pendant une année. Alors je craque et je pleure comme une madeleine au milieu de l'aéroport, je vous laisse imaginer la tête des gens qui m'entourent. Mais la vie est bien faite, elle a le don de vous réserver de belles surprises inattendues. Chamboulée par cette vague d'émotion qui m'a envahie, j'entre dans l'avion et m'asseil à la mauvaise place. Je m'en renderais compte qu'à l'atterrissage. Pendant ce vol je sèche mes dernières larmes en lisant les mots de mes proches. A peine arrivée a Madrid, la jeune fille à côté de moi remarque sur mon billet que je m'en vais aussi à Lima, comme elle. Et là, je remercie la vie de m'avoir mis Jenna sur ma route. On papote durant nos 4:00 d'escales sur nos différents voyages et là je retrouve toutes les motivations qui m'ont poussées à partir. Son témoignage sur son aventure en Amérique du sud, seule durant un an et demi, me rassure et mes derniers doutes s'envolent. Comme quoi on ne rencontre jamais les gens par hazard. Et c'est ça que j'aime dans les voyages, se laisser surprendre par la vie et ses belles rencontres. Nos chemins se séparent à Lima et je reprends ma route le coeur léger...

J'avoue ressentir une certaine excitation et de la satisfaction à me promener dans la rue, toute seule, perdue dans Lima avec mon énorme sac sur le dos. Les péruviens me dévisagent, certains m'abordent et d'autres veulent m'aider... Finalement, ça a des avantages d'êtrre une femme seule, ça attire la curiosité et la protection des gens...

 

A bientôt pour la suite de mes aventures à Cuzco...


19/08/2015
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