A travers mes yeux...

Trois semaines de bonheurs avec ma sœur et son chéri. Des magnifiques moments passés ensemble. Merci pour tout <3

Depuis mon arrivée en Asie je n’ai qu’une envie découvrir la Birmanie. J’attendrais deux semaines en Thaïlande histoire de célébrer la fête de Loy kratong à Chiang Mai. Mais cette fois ça y est, je suis dans un bus et il ne me reste plus que 5 heures de routes qui me séparent de la ville frontière. Je suis avec Sylvain, un belge rencontré plus tôt à mon hostel. Nous arriverons vers 19 :00 le dernier bus pour Yangoon part dans une heure. Moi je n’ai qu’une envie tout tenter pour le prendre. Nous rencontrons une vietnamienne et un couple d’Allemand, ils veulent tous passer une nuit ici, ils sont fatigué du voyage. Nous partageons les 5 un touk-touk pour nous rendre à la frontière le temps de la traverser à pieds et de contrôler les visas mon bus sera parti. Je vais devoir me résoudre à passer la nuit ici.

On se fait aborder par trois frères qui veulent nous emmener plus loin, les allemands négocient un départ pour le lendemain matin. On décide de se joindre à eux tous les trois, histoire de partager les frais. La voiture est grande mais ça reste une 5 places et nous sommes huit dont nos 5 sacs à dos. Ok je vais dans le coffre avec les deux frères du conducteur. Il est tellement plein que nous ne pouvons pas le fermer. De toute façon c’est juste le temps de trouver un endroit où dormir…

Une demi-heure plus tard, après avoir vu que les deux seuls établissements étaient complets on décida de partir directement rejoindre la ville du rocher d’or qui se trouve à 5 :00 d’ici. On devrait donc y arriver dans la nuit. Je profite du coffre ouvert pour observer la lune et respirer l’air frais de la nuit tout en songeant que c’est quand même un peu risqué. Heureusement on s’arrête sur le bord de la route. On se coince dans le coffre entre les sacs et le toit pour pouvoir le fermer. Du coup je me retrouve pliée en deux et dans une position vraiment inconfortable. Au mois je ne risque pas de tomber de la voiture. Et rassurez-vous je changerais un nombre incalculable de fois de positions. Ils essaieront plusieurs techniques avec ou sans sièges, mais j’avoue ne pas réussir à dire quelle place aura été la pire ou la meilleure. Mais ce n’est qu’un détail…

C’est quand nous nous sommes retrouvés bloqué à 22 :00 sur la route que la nuit est devenue pénible. Route bloquée, plusieurs véhicules arrêtés et rien à l’horizon. La route devrait rouvrir dans 2 ou 3 heures. Je m’éclipse pour observer et savourer le clair de lune. Le frère du chauffeur me rejoins, ça fait déjà un moment que je le vois venir celui-là et ça n’a pas manqué il a beau ne pas parler anglais, love you il sait le dire. Je fais semblant de pas comprendre et l’ignore mais il persiste. Du coup je rejoins la troupe dans la voiture, forcément il me suit me colle me parle, eh mec t’as pas compris je ne suis pas intéressée… Mais non, les hommes ont la fâcheuse tendance à oublier que je ne suis pas une plante verte du coup tout ce que je dirais ou toutes mes tentatives pour le repousser seront vaines. Un jour il faudra ouvrir les yeux les gars, mais oui une femme communique et quand elle te dit non, c’est non ça sert à rien d’insister. Mais le mâle primitif avec son ego surdimensionné est toujours sûr qu’il détient un charme irrésistible donc il continuera sans relâche pour le malheur de mes nerfs. Donc ce mâle primitif décida de se bourrer la gueule à la bière, ce qui le rendra d’autant plus lourd et collant. J’essaierais de dormir alors qu’il viendra se coller vers moi avec son haleine âcre et fétide pour une énième tentatives. Puis il partit tenter sa chance vers l’allemande qui lui cria bien fort qu’elle était mariée et que son mari était juste là. Du coup il revint vers moi avant d’aller coller la pauvre vietnamienne. Je suis fatiguée des hommes… Je n’ai qu’un mot à la bouche pathétique…

Il est 5 :00 du matin quand la route ouvre enfin, 7 :00 après, 7 :00 d’attentes interminables. La voiture redémarre, je m’endors et un peu plus tard j’ouvre un œil puis rapidement le deuxième surprise par la beauté du paysage. Une beauté à vous couper le souffle, je suis encore endormie et me demande si c’est réel… Nous parcourons des montagnes bordées de rizières verdoyantes, de lacs et de rivières, le soleil se lève gentiment et donne une couleur pamplemousse et rosée au ciel. Je n’ai jamais vu un endroit aussi beau. A un moment donné un lac devant ces montagnes est agrémenté d’un long et fin pont rouge il le traverse et mène à un tout petit temple. J’en suis bouche bée mais la fatigue est trop forte et je me rendors. Sylvain me réveil de temps en temps et je replonge à chaque fois dans cet état d’émerveillement et de contemplation de la nature…

Finalement je suis contente de cette mésaventure. Si la route n’aurait pas été fermée nous serions passés de nuit et nous n’aurions rien vu. Grâce à ça j’ai découvert un paradis. Je passerais la suite de mon voyage à vouloir découvrir le nom de cette région je veux absolument y retourner. Le nom je l’ai trouvé, Hpa An, alors je change mon itinéraire et redescends voir et savourer ces paysages mystiques pour mes derniers jours en Birmanie…

Un énorme merci à Elodie et Lucas de m'avoir rejoint  pour partager un petit bout de mon rêve... C'était des moments magique.

Aujourd’hui, 22 janvier 2016, je suis dans mon bus direction Bangkok. Un long voyage de 24 :00 m’attend. Alors oui j’aurais pu couper le trajet en deux et profiter de visiter Vientiane entre deux, mais là j’ai une chance de voir ma sœur et mon beau-frère une dernière fois dans la capitale Thaïlandaise, du coup la question ne se pose même pas ;).

En attendant que mon bus démarre, je prends le temps de vous écrire pour ce jour spécial, aujourd’hui je fête mes six mois de voyages, d’aventures, de rencontres et de partage. Mais ce n’est pas tout, c’est aussi l’anniversaire d’un grand homme aujourd’hui, mon papa, alors même si je ne peux pas être auprès de lui ou le contacter, une partie de mes pensées et de mon cœur sont avec lui pour célébrer son 51 ème anniversaire. Bonne fête mon papa chéri.

Le bus s’est mis en marche pour un début de 5 heures de routes sinueuses, malgré le fait que ce soit un vip bus les sièges sont petits, agrémentés d’une odeur d’urine mais je ne vais pas me plaindre, derrière moi une femme et son fils vomiront durant ces 5 premières heures de trajet. J’ai mal au cœur pour eux et aimerais pouvoir les aider mais entre les bruits et les odeurs je sens la nausée qui me guette… Alors je laisse mon esprit vagabonder dans le temps, ce qui me donne l’occasion de repenser à ces 6 derniers mois.

C’est sûre je me sens bien loin de cette petite fille que j’ai laissée en Suisse à l’aéroport, cette petite fille pleine de larmes, de peurs et de doutes. Maintenant l’inconnu est devenu mon quotidien, je sais rarement ou je me rends le lendemain ni ce que je vais y faire. La vie seule me souffle le chemin et guide mes pas, j’ai découvert une nouvelle forme de liberté, liberté de l’esprit, liberté de la vie. Fini les questions et les si qui m’empêchaient de dormir. Je ne sais plus anticiper ou organiser l’avenir, mais seulement savourer le moment présent. Et qu’est-ce que c’est beau de se retrouver intensément dans ce qu’on vit. Et même si parfois certains moments sont moins gais cela ne m’en rend pas plus inquiète et je repense à ma collègue Evelyne qui dit toujours, ça va passer. Et c’est bête mais cette petite phrase tellement simple m’enlève toutes mes craintes et mes maux. Elle a tellement raison c’est sûre que ça va passer ce n’est qu’un moment à vivre, pourquoi en faire toute une histoire. Maintenant je ne vois plus de problèmes mais que des solutions.

Evelyne aura été la première à me montrer le début du chemin à suivre en m’emmenant pour la première étape de mon tour du monde au Sénégal. Pas plus intense comme pays pour débuter mon voyage. Pays de la joie de vivre, des galères quotidiennes qui nous apprennent à rire de tout. Ce pays nous a accueilli les bras ouvert et nous aura mené tout droit sur des montagnes russes hautes en couleurs. Dans des conditions pareilles, le cœur à vif, la solidarité prime, on se rapproche et les barrières disparaissent ce qui rend les séparations difficiles. Mais tous ces beaux moments vivent encore dans ma mémoire.

J’étais donc prête pour me retrouver seule au Pérou. Première fois de ma vie que je voyage seule, alors qu’en Suisse je me sentais incapable d’entrer seule dans un café ou d’adresser la parole à un inconnu il y a de ça pas si longtemps, je m’étonne moi-même de voir à quel point de voyager seul me comble. En fait j’adore ça, je rencontre des personnes extraordinaires et j’ai surtout appris à dire oui. Oui à la vie ! Avant je passais mon temps à dire non ou trouver des excuses, ou à repousser à une autre fois. Fini ce temps-là, je suis ici pour expérimenter alors j’y vais pleinement. Je pars mon premier jour avec un équatorien croisé à mon hostel pour visiter Cusco, il m’apprend l’espagnol puis le soir nous sortons souper. J’aperçois une jeune fille à une table toute seule alors je l’invite à notre table. Suite à ça une belle amitié en sera née. Je me rends aux cours de salsa proposé dans les boites seule et parle naturellement à ceux que je croise. Je pars en trek de 5 jours et monte jusqu’à 4600 mètres, j’arpente l’Amazonie en pirogue…

Tant de souvenirs et tant de choses que je me sentais incapable de faire. Alors ce que j’en retire après 6 mois de voyage. Rien n’est impossible ! Les rêves sont fait pour être réaliser ! Et nous avons tous les ressources nécessaires à l’intérieure de nous pour nous dépasser quotidiennement, il suffit juste de se lancer ;) Les peurs sont créés par notre imagination et ne reflètent pas la réalité, elles sont là pour être abandonnée…

Et aujourd’hui toutes mes barrières sont tombées, tous mes rêves me semblent à portée de mains, alors mon esprit s’en donne à cœur joie, je m’imagine devenir photographe ou faire des reportage vidéo avec des communautés reculées ou même vivre dans une cabane dans la jungle pour me réveiller aux milieux des fleurs et des chants d’oiseaux…

Je ne connais ni mon avenir ni ce que me réserve la vie mais je sais que je suis prête à l’accueillir les bras grand ouvert. Je sais que le monde est beau, j’ai confiance en la vie et l’être humain.

Merci à toutes ces personnes rencontrées, ces personnes qui m’ont fait découvrir leur pays leur façon de vivre, se sont confiées à moi, m’ont fait rire ou pleurer de joie, ont bouleversé ma vie alors qu’on s’est croisé que quelques minutes. Merci à vous. Les rencontres sont les richesses du voyage…

Merci à vous de me lire et de me soutenir…