A travers mes yeux...

Bagan je t'ai tant attendue, imaginée et rêvée que mon excitation de te découvrir enfin est au maximum. il ne reste plus que 10 heures de bus qui nous séparent encore. Je profite du trajet pour jouer et rire avec la petite birmane qui doit avoir deux ans juste devant moi. Je me couvre de toutes mes couches, la clim est toujours aussi présente et je commence à me sentir faiblir. En arrivant à destination je n'ai rien réservé, je profite de ma rencontre avec deux suisses allemands pour partager un taxi et les suivre dans leur hostel. J'avoue j'ai de la peine à retenir ma grimace quand j'apprends le prix, 22 dollars pour une nuit en dortoir avec huit personnes. Et oui Bagan aura directement accueilli mon pauvre porte-monnaie avec ces prix deux à trois fois plus élevés que dans le reste du pays. Du coup je prévois d'y rester deux jours pour éviter de trop affecté mon budget. Mais là encore une fois mes bonnes résolutions seront vite oubliées.

Cette nuit, je sens que la clim m'aura eu, mon petit mal de gorge s'est renforcé, je me sens courbaturée, j'ai le nez comme une patate, les oreilles bouchées et l'impression d'avoir la tête coincée dans un bocal. Mais je suis à BAGAN!!! Pas le moment d'être malade. Du coup je sors louer un e-bike, une sorte de scooter éléctrique et m'en vais difficilement à la découverte de tous ces temples. L'avantage à Bagan c'est qu'avec ses 2843 temples dispersés sur un site d'environ 50 km carré, il y a beau avoir des touristes, je peux me retrouver facilement seule dans les temples. Ce qui me donne la sensation d'être dans la peau d'une archéologue qui découvre pour la première fois des temples inconnus. Je suis impressionnée de voir que chaque temple est différent, ils contiennent de nombreux détails, des Buddhas de toutes les tailles, des sculptures et des peintures qui nécessitent une lampe de poches pour être vues. Il y a des escaliers secret à trouver pour monter sur les toits, parfois il faut les escalader pour pouvoir se retrouver au sommet et admirer la vue sublime sur la vallée.

Mais bon ce matin je m'en veux, j'ai pas la fritte et je n'arrive pas à profiter pleinement du site, je suis pas douée avec mon e-bike et il pleut, et mon humeur j'en parle même pas du coup après 3:00 de visites, des rencontres avec des moines qui veulent absolument que je les prenne en photo et avoir été subtilement invitée à "dormir" chez un paysan. Je décide de rentrer me reposer et j'y retournerais plus tard. Pour la première fois de mon voyage je me retrouve vraiment de mauvaises humeur, j'ai envie de me retrouver seul et de parler à personne. Manque de bol aucune table de libre pour manger seul. Et oui avec le mauvais temps on a tous eu envie de rentrer se mettre à l'abri. Je choisis une table ou je vois que personne ne parle, les gens lisent, je m'asseille en espérant qu'on ne va pas me parler. Oui je sais je suis pas sociable aujourd'hui mais il y a des jours ou la vie en communauté peut-être étouffante. Du coup je m'asseille discrètement et me cache derrière mon ordi. Loupé, la jeune fille en face de moi engage la conversation, elle est très sympa mais la pauvre à pas choisi le bon jour pour me parler. Bon je vous rassure je suis bien élevée j'ai fait l'effort de masquer ma mauvaise humeur par un joli sourire. Stéphanie, se joint à la conversation, elle est lausannoise et m'a entendue dire que je venais de Suisse. Du coup on commence à parler, et parler en français me fait du bien et adouci un peu ma mon air bougon. En plus elle me donne des pastilles pour la gorge, je suis finalement contente d'avoir rencontré ces personnes et pars me coucher pour une bonne et grande sieste.

Le lendemain, je tente une sortie à pieds cette fois, mais il m'aura pas fallu longtemps pour avoir l'impression que j'allais verser sur le trottoir du coup hop demi-tour. Et là un jeune birman en calèche s'arrête à côté de moi, il me demande comment je vais car j'ai pas l'air bien, il me propose de m'emmener à l'hôpital. Ok, je dois vraiment avoir une sale mine ;) Finalement je monte sur sa calèche et on discute un moment, et je lui réserve un tour en calèche pour le lendemain. Ok je fais ma princesse j'avoue, mais ça fait deux jours que je suis là et je suis vraiment frustrée de n'avoir rien vu. Au moins avec Koko, demain je suis sûre que même si je ne vais pas mieux je pourrais profiter des temples. De retour à l'auberge je tombe sur Stéphanie qui m'explique qu'elle devait faire le tour en montgolefière ce matin. Il a été annulé et reporté au lendemain à cause de la pluie. Avant d'arriver en Birmanie, je pensais faire ce tour, tous ce que j'ai lu ou entendu sur les montgolefières de Bagan ne pouvaient que me faire rêver. Ils disaient tous, c'est cher mais ça en vaut la peine. Je m'étais imaginé entre 100 et 150 dollars et m'étais dit que je me l'offrirais, mais c'était avant d'apprendre que le prix est de 320 dollars par personne. Et là ça m'a refroidi et j'ai direct fait une croix dessus. Mais en entendant Stéphanie, j'entends mon cœur me souffler à l'oreille vas-y... Et là elle va me dire une phrase qui me fera changer d'avis d'un coup. Beaucoup de personnes reservent ce tour des mois à l'avance. Elle s'est dit qu'elle verrait sur place et que si il y avait une place pour elle c'est qu'elle devait le faire. C'est totalement ma philosophie et du coup je décide de stopper le combat entre ma tête et mon cœur et m'en vais remettre mon destin au receptionniste de l'hostel. Quand je lui demande pour m'inscrire pour le lendemain il fait la grimace, c'est le deuxième jour que les montgolefières ont été annulées à cause de la météo ce qui veut dire que toutes les personnes qui n'ont pas pu y participé ce sont sûrement inscrites pour le lendemain. Il essaie d'appeler quand même et devinez quoi il y a une place pour moi :)

La vie en dortoir...

Je me retrouve avec 7 gars dans ma chambre j'avoue c'est assez drôle, un anglais, deux australiens, trois californiens et un chinois. Ils sont super sympa et me font bien rire, je suis pas la seule à être malade du coup c'est un peu l'infirmerie notre chambre et je vais éviter de parler de l'état de la salle de bain. Le lendemain on est plusieurs à avoir mis notre réveil à 4:15, moi pour l'excursion en montgolefière et les autres pour voir le sunrise. Mais cette nuit impossible de dormir!!! Ils seront deux à ronfler du tonnerre. D'abord on en rigole, mais le matin on à un peu tous la même tête, celle de ceux qui n'ont pas pu fermer l'oeil de la nuit....

Suite dans le prochain article...